"Mes services préparent actuellement, en lien avec ceux du ministère de l'intérieur, le cadre juridique qui permettra cette évolution des pratiques" écrit Marisol Touraine dans une lettre adressée le 28 mars dernier au Défenseur des droits.

Elle précise toutefois dans sa lettre, que l'interdiction des soins de conservations sur les personnes atteintes d'infection à VIH ou d'hépatites virales ne sera levée qu'après le renforcement de l'encadrement des pratiques de thanatopraxie "notamment en les limitant à des lieux dédiés adaptés" et en respectant "des règles d'hygiène universelle".

Dans un rapport rendu public le mois dernier, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale de l'administration (Iga) avaient préconisé la levée de l'interdiction. Mais elles avaient recommandé que la thanatopraxie soit pratiquée dans les "seuls lieux dédiés que sont les chambres mortuaires et les chambres funéraires", alors que jusqu'à présent cette pratique est autorisée à domicile.

Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, décédé jeudi, avait fait une préconisation similaire dans une lettre écrite à MarisolTouraine le 4 mars.

L'interdit de soins funéraires pour les séropositifs est dénoncée depuis des années comme discriminatoire par l'ensemble des associations de lutte contre le sida.

"C'est une très bonne nouvelle car elle mettra enfin un terme à une discrimination insoutenable pour les personnes, leurs familles et leurs amis" a commenté Bruno Spire, président de Aides.

Les soins de conservation des corps par thanatopraxie visent à retarder le processus de décomposition. Ils sont interdits depuis l'arrêté du 20 juin 1998 sur les personnes atteintes de la maladie de Creutzfeld-Jakob, sur celles qui présentent un état septique grave, et sur celle atteintes d'hépatites virales B et C, et d'infection à VIH.

Les soins consistent en particulier à injecter dans le système vasculaire un produit antiseptique et conservateur (formol) à la place du sang.

(Source AFP)