"Nous espérons que nous n'aurons pas à aller dans la rue, mais nous mettons en garde le gouvernement" en cas de "provocations", a déclaré lors d'une conférence de presse commune la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, après une réunion à l'Assemblée avec des parlementaires et plusieurs associations de défense de la famille.  

En février, après d'imposants rassemblements à Paris et Lyon à l'appel de la Manif pour tous, le gouvernement avait annoncé le report sine die de son grand projet de loi sur la famille. Les parlementaires socialistes et écologistes ont repris la main, via des propositions de loi dont une première sur l'autorité parentale est examinée mardi en commission à l'Assemblée puis les 19 et 20 mai dans l'hémicycle. 

Le sujet de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes est une ligne rouge pour la Manif pour tous, a indiqué la responsable de ce mouvement qui a longuement combattu l'an dernier la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels.

Le gouvernement Valls a cependant répété que l'ouverture de la PMA aux couples de femmes n'était "pas à l'ordre du jour", mais certains écologistes comptent avancer sur ce sujet via notamment une autre proposition de loi.

Au-delà, la Manif pour tous émet "des réserves importantes" sur une série de mesures contenues dans le texte sur l'autorité parentale, comme le nouveau "mandat d'éducation quotidienne" pour les beaux-parents qui tend vers la "multi-parentalité" selon le mouvement.

De même, l'Entente parlementaire pour la Famille, qui revendique une centaine de membres à droite et au centre, considère que la proposition de loi, élaborée "sans concertation avec les associations", marque "un délitement de la famille", selon le député UMP de l'Ain Xavier Breton.

"C'est l'affirmation d'un modèle familial où le lien social l'emporte sur le lien biologique", estime aussi l'UMP Jean-Frédéric Poisson, président du parti chrétien-démocrate, qui a déposé plusieurs amendements sur le texte.

Le député de la Drôme Hervé Mariton (photo) considère que la majorité "n'assume pas" le nouveau modèle familial proposé. "L'UMP aura à travailler avant la fin de l'année sur son propre projet" pour la famille, a indiqué celui qui est aussi délégué général de l'UMP chargé du projet, prévoyant "une convention" de son parti sur le sujet probablement en novembre.

(Source AFP)