Dernière ligne droite à l'Assemblée sur un air de déjà-vu du mariage homo  - Loi Famille

Loi Famille

Dernière ligne droite à l'Assemblée sur un air de déjà-vu du mariage homo

Les députés devraient achever ce mercredi leurs débats sur la proposition de loi famille, qui ont fait revivre à certains, sur un mode mineur et malgré le contenu limité du texte, la bataille autour du mariage homo.

E-llico.com / Actus

Dernière ligne droite à l'Assemblée sur un air de déjà-vu du mariage homo
Loi Famille

Mis en ligne le 21/05/2014

Tags

Famille Loi Mariage pour tous PMA GPA Rossignol

Sur le même sujet

Laurence Rossignol dénonce l'obstruction de  l'UMP
Proposition de loi sur la famille
Laurence Rossignol dénonce l'obstruction de l'UMP

Le vote solennel sur ce texte socialiste et écologiste, centré sur les conséquences des séparations de couples pour les enfants, est programmé le 28 mai.

Toute la gauche se prononcera pour, l'UDI penche pour l'abstention et l'UMP votera contre une loi qui, selon elle, "prend l'enfant en otage".

Pour le PS, c'est l'UMP qui "prend la loi famille en otage pour contingences électorales", à quelques jours des européennes. Les députés devaient poursuivre mercredi les discussions sur le principe d'une double domiciliation des enfants, avant d'examiner le volet litigieux consacré aux beaux-parents et celui, plus consensuel, sur la médiation familiale.

Depuis lundi, ils ont voté le principe d'un accord nécessaire des deux parents pour les actes usuels ou importants de l'autorité parentale ou la création d'une amende civile pour des atteintes aux règles de la coparentalité.

Face à une majorité qui, bien que visiblement irritée, monte rarement au front, l'UMP occupe le terrain, via plus de 600 amendements, dans une tactique d'"obstruction" selon le gouvernement. Les membres de l'Entente parlementaire pour la Famille, déjà en pointe en 2013 contre le mariage gay, défendent sans relâche des rafales d'amendements de suppression de dispositions au nom de "l'intérêt supérieur de l'enfant".

Le chef de file des députés UMP sur ce texte, Philippe Gosselin, récuse toute "intention de jouer le match retour" de la loi sur le mariage pour tous, mais certains ont une impression de déjà-vu. La rapporteur PS du texte, Marie-Anne Chapdelaine, les a d'ailleurs accusés de "recycler" leurs amendements de 2013.

Une loi a minima

Et le PS a vu une "droite récidiviste" dans le dépôt d'un amendement identique par l'UMP Marc Le Fur et les élus d'extrême droite Jacques Bompard et Marion Maréchal-Le Pen évoquant "la famille biologique".

Les élus de La Gauche Forte ont rappelé que sur le mariage homo, des élus UMP et d'extrême droite avaient signé "conjointement" des amendements. 

Toujours en contact avec des élus UMP, le mouvement La Manif pour tous, opposée à la proposition de loi qui n'a pour but, selon lui, qu'"arranger la vie des parents", reste en alerte sur la procréation médicalement assistée (PMA), absente du texte. "Les Sentinelles", groupe également opposé au mariage homosexuel, se sont plantés un moment mardi soir devant le Palais-Bourbon pour défendre leur vision traditionnelle de la famille.

Face à la droite, la majorité défend un texte "équilibré" et "utile", offrant une palette d'outils à la disposition des familles dont les structures ont évolué. Parler de "bouleversement du droit de la famille, c'est franchement se moquer du monde", a lancé mercredi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.

Le gouvernement avait abandonné en février son projet de grande loi sur la famille après des rassemblements de La Manif pour tous. Une telle loi n'aurait été possible qu'avec un "consensus" national, relève le radical de gauche Alain Tourret: "Contentons-nous de cette loi a minima mais concrète!" Dans les rangs PS, certains évoquent cependant en privé "un compromis bancal". Quelques voix discordantes sont aussi apparues à gauche sur l'instauration d'une amende civile, parfois jugée anachronique. La secrétaire d'Etat à la Famille, Laurence Rossignol, a voulu rassurer sur plusieurs dispositions controversées, y compris parfois à gauche. Sur la double domiciliation des enfants, plutôt symbolique mais contestée dans une pétition par quelque 5.500 psychiatres, psychologues ou professionnels de l'enfance, elle a récusé tout projet "d'imposer la résidence alternée paritaire par défaut" (partage du temps à 50/50).

L'UMP persiste à dire que telle est l'intention et que se prépare "un cauchemar pour les familles". Réclamée notamment par des associations féministes, la prise en compte impérieuse des situations de violences intra-familiales a donné lieu à des évolutions en séance.

La majorité s'est rassemblée autour d'un amendement de la communiste Marie-George Buffet prévoyant des exceptions à l'accord nécessaire entre parents pour un déménagement ou un changement d'établissement scolaire. Laurence Rossignol s'en était remise à la "sagesse bienveillante" de l'Assemblée.

(Source AFP)

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.