
Homoparentalité
PMA et GPA, des sujets qui empoisonnent la majorité et font débat à gauche
Procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens, Gestation pour autrui (GPA): ces questions, qui empoisonnent la majorité depuis deux ans et ne sont toujours pas tranchées à gauche, où certains réclament de faire vivre le débat.
E-llico.com / Actus
PMA et GPA, des sujets qui empoisonnent la majorité et font débat à gauche
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Mis en ligne le 04/10/2014
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Sur ces sujets où se mêlent politique, éthique et sensibilité individuelle, la droite est aussi divisée. En témoignent les dissensions internes à l'UMP sur le fait de savoir s'il faut revenir, en cas de victoire de la droite en 2017, sur la loi autorisant le mariage pour tous.
A gauche, alors que le gouvernement tentait vendredi de rassurer, à deux jours d'une nouvelle mobilisation de la Manif pour tous, l'une des porte-parole du PS, Juliette Méadel, a plaidé pour le débat. La PMA, "il est nécessaire que nous ayons un débat sur ce sujet qui n'est pas tranché au PS" et "la GPA, c'est un débat que nous n'avons pas encore eu, et il est bon à un moment donné qu'on l'aborde, puisque le candidat Nicolas Sarkozy l'aborde aussi", a-t-elle déclaré sur le site l'opinion.fr.
Dans un entretien au quotidien catholique La Croix vendredi, le Premier ministre a promis que la GPA resterait interdite et annoncé que la France "exclut totalement" d'autoriser "la transcription automatique" des actes de filiation des enfants nés de mère porteuse à l'étranger, "car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA". Pourtant, en 2011 alors qu'il était candidat à la primaire socialiste pour la présidentielle, il s'était dit favorable à la GPA, un revirement "assumé" vendredi. Le candidat François Hollande, lui, s'était prononcé contre.
"Il y a quasi-unanimité au PS: nous sommes opposés à la GPA en France", affirme Erwann Binet, rapporteur à l'Assemblée de la loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. "Le Parti socialiste rappelle son refus constant de la gestation pour autrui", indiquait d'ailleurs un communiqué du parti le 30 janvier 2013.
La gauche au rendez-vous des questions de société?
En revanche, souligne le député du Nord Bernard Roman, "le PS n'a jamais pris de position sur la question de la reconnaissance de la nationalité, de l'identité et des droits civils pour les enfants nés de GPA à l'étranger". "Sur ce point on pourrait réfléchir", dit-il.
Chez Europe Ecologie-Les Verts, la question de la légalisation ou de l'interdiction de la GPA "ne fait pas consensus", reconnaît Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale. "Je ne fais pas partie de ceux qui ont pour des raisons soit électoralistes, soit dogmatiques, des approches brutales autour de cette question", affirmait vendredi la députée Cécile Duflot, qui réclame de "regarder ces questions avec empathie et délicatesse".
Autre sujet, la PMA pour les couples homosexuels, est encore plus clivante, rien qu'au sein du PS, comme l'a montré le feuilleton et bras de fer des deux dernières années entre le groupe PS à l'Assemblée et l'exécutif, d'abord au moment de l'examen de la loi sur le "mariage pour tous", les premiers réclamant de l'inscrire dans la loi au moyen d'un amendement, ce qu'a refusé le gouvernement Ayrault, puis au moment de l'élaboration de la loi famille en février 2014.
Le gouvernement "n'ira pas plus loin" que cette question tant qu'il n'aura pas l'avis du Comité consultatif national d'éthique, attendu avant la fin de l'année, a assuré Manuel Valls. "Là, il y a un désaccord entre la majorité parlementaire et le gouvernement", regrette Erwann Binet. Selon lui, "nous manquons de courage sur la PMA, mais aussi sur d'autres questions comme l'anonymat des donneurs". "Certains au PS veulent aller plus loin en autorisant aussi la PMA pour les femmes célibataires", relève-t-il. "Si la gauche n'est plus au rendez-vous des questions de société, alors elle n'est plus la gauche", a-t-il mis en garde.
A la direction du PS, on soulignait que toutes ces questions pouvaient être abordées dans le cadre des "états généraux du Parti socialiste", vaste processus de consultation des militants censé redéfinir l'identité du PS.