Cette séance de l'assemblée plénière organisée jusqu'à dimanche, ouverte à la presse, était très attendue par les évêques après un synode extraordinaire sans consensus sur l'accès des divorcés remariés aux sacrements et l'accueil des homosexuels.

Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême et académicien, avait jeté un pavé dans la mare jeudi en déplorant le peu de place accordé à ce dossier durant cette assemblée d'automne, alors que l'épiscopat doit préparer un second synode sur la famille, ordinaire cette fois, prévu en octobre 2015. "Une heure pour parler du sujet qui nous accapare tous dans nos esprits!", s'était-il exclamé, expliquant cette relative brièveté par "la crainte que nous nous affrontions".

De fait, vendredi matin, les évêques ont montré qu'ils étaient avides d'échanges: une quinzaine d'entre eux se sont exprimés, et trois autres n'ont pas pu parler faute de temps.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et coprésident délégué du dernier synode, a souligné en introduction, sans citer les sujets moins consensuels, que "le caractère unique et indissoluble du mariage (catholique) avait été clairement réaffirmé, de façon unanime". Il a accusé au passage la presse d'avoir donné une vision orientée du synode: "Je ne m'étendrais pas, parce que ce serait cruel, sur la fragilité des échos médiatiques donnés sur son déroulement".

Ensuite, les différentes sensibilités de l'épiscopat français ont pu se faire entendre, sans surprise. Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, qui incarne le visage le plus traditionnel de l'épiscopat, a invité à ne pas considérer le respect de la doctrine "comme un horizon inatteignable" qu'on opposerait à la miséricorde, quand Mgr Michel Dubost (Evry), figure d'ouverture, appelait à prendre en compte "la vie concrète" des familles.

"Et maintenant, qu'allons-nous faire?", a lâché Mgr Dagens. "Tout ce que notre ingéniosité va nous suggérer", a répondu le cardinal Vingt-Trois, invitant à s'appuyer sur les équipes locales et à "globaliser le moins possible".

(Source AFP)