"Il y a eu une victoire mais elle n'est pas suffisante", dit Nicolas Rividi, porte-parole de l'inter-LGBT. "Le mariage pour tous nous a demandé beaucoup d'énergie mais il y a de nouveaux combats à porter, sur la PMA ou le droit des trans à changer d'état civil".

Cette année, après de vives discussions, la marche des fiertés, couramment appelée "Gay Pride", aura pour mot d'ordre: "Multiples et indivisibles". Comme le sont les revendications portées par les LGBT et les discriminations subies.

"Cette marche est une interpellation sur l'idéal républicain. Elle est un moyen de rappeler au pays entier que la lutte pour l'égalité des droits participe à cet idéal républicain qui est galvaudé", dit Nicolas Rividi.

Le mot d'ordre initialement choisi en avril - "Nos luttes vous émancipent" - a été abandonné au bout de quelques semaines, certains le jugeant trop "paternaliste et donneur de leçons".

Le défilé s'élancera du jardin du Luxembourg à 14h pour rallier la place de la République vers 17-18h où un concert est organisé. Les Dj Scratch Massive et Jennifer Cardini, entre autres, feront durer la fête jusque 22H.

Dans le cortège des slogans pro-PMA, "Une loi, zéro bla bla, PMA", ou pro-trans, "Sortez ces juges de nos culottes", devraient être scandés. Il y sera aussi question de l'égalité entre les familles homoparentales et hétéroparentales.

Près de 100.000 personnes avaient battu le pavé au rythme des sonos l'an dernier à Paris.

Regard tourné vers les États-Unis

Alors que les titres de presse LGBT Têtu et Yagg connaissent de graves difficultés financières, Nicolas Rividi reconnaît que certains militants se sont "démobilisés" après l'adoption du mariage pour tous. "C'est toujours comme ça dans les mouvements militants après une grande victoire. Il faut un peu de temps pour repartir. C'est ce qu'on fait".

Samedi, tous les regards seront tournés vers les États-Unis. D'ici quelques jours, la Cour suprême doit se prononcer sur la constitutionnalité du mariage gay, pour dire si les couples de même sexe peuvent se marier partout dans le pays.

Il est aujourd'hui légal dans 37 États sur 50 (dont certains en appel) ainsi que dans la capitale fédérale Washington. En France, cette marche se tient alors que les actes homophobes, qui s'étaient envolés dans le sillage des débats sur le mariage pour tous, ont reflué en 2014.

Mais SOS homophobie note néanmoins dans son rapport annuel que, au quotidien, "la haine et la violence se manifestent toujours autant". En 2014, l'association a recueilli 2.197 témoignages faisant état d'actes homophobes contre 3.517 l'année précédente. Le nombre de témoignages baisse ainsi de 38% en un an.

D'autres marches sont organisées en province et dans d'autres grandes villes à l'étranger en juin et juillet. Plus de 17.000 personnes ont participé samedi à la 20e marche des fiertés à Lyon, selon les organisateurs. Des marches sont organisées le 4 juillet au Mans et à Marseille, le 11 juillet à Montpellier et le 18 à Nice.

(Source AFP)