Fini le rationnement, Marisol Touraine promet des traitements efficaces pour tous - Hépatite C

Hépatite C

Fini le rationnement, Marisol Touraine promet des traitements efficaces pour tous

Fini le rationnement, les traitements, très efficaces mais chers contre l'hépatite C, jusque là réservés aux malades les plus graves, vont pouvoir bénéficier à tous les patients atteints par cette infection virale, s'ils le souhaitent.

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Mis en ligne le 25/05/2016

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Mercredi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a annoncé sa décision d'établir un "accès universel" à ces traitements, à l'occasion d'un colloque consacré aux hépatites virales. "Le progrès thérapeutique permet aujourd'hui de guérir l'hépatite C", a rappelé la ministre ajoutant que les nouveaux traitements étaient "porteur d'espoir" pour les 500.000 porteurs d'hépatites virales (B et C).

En dépit du prix élevés de ces traitements innovants, "plus de 30.000 malades" très atteints par l'hépatite C ont déjà été traités, et plus de 90% d'entre eux n'ont plus trace du virus dans leur organisme, selon la ministre. Mais pour Marisol Touraine, il faut "aujourd'hui aller plus loin et garantir l'accès de tous les malades à ces traitements".

Ainsi, 230.000 personnes en France, infectées par le virus de l'hépatite C (VHC), pourraient bénéficier de ces nouveaux médicaments, selon le ministère citant les derniers chiffres disponibles. Le recours à ces traitements ne dépendra que du choix du patient éclairé par son médecin, a dit la ministre. Mais cette initiative va aussi de pair avec une renégociation des prix de ces médicaments particulièrement coûteux, a-t-elle précisé en ajoutant par ailleurs, que le cadre réglementaire devait être adapté.

"Le coût des traitements varient en France de 46.000 euros (pour 12 semaines) à 130.000 euros en fonction des combinaisons de médicaments et du profil des malades", avait récemment relevé pour sa part Yann Mazens, directeur de SOS Hépatites Fédération. Le coût facial (hors remises) d'un traitement complet avec le Solvadi (molécule: sofosbuvir du laboratoire américain Gilead) est actuellement de 40.000 euros, indique pour sa part le ministère.

Pas assez malade

Le "rationnement" d'accès aux traitements performants de l'hépatite C qui perdurait jusque là a été vivement dénoncé par des associations de médecins et patients (SOS hépatites Fédération, la Fédération des addictions, Aides, Médecins du Monde...).

Face à cette situation des patients rejetés car "pas assez malades" achetaient, à leurs frais, des génériques sur des marchés parallèles, avec d'éventuels risques de contrefaçon, ou allaient à l'étranger. "Mon spécialiste m'a dit que je n'étais pas encore assez malade" pour accéder au traitement a ainsi témoigné Frédéric, 56 ans, chef d'entreprise d'une TPE dans le bâtiment, dont l'hépatite chronique l'a rendu incapable de travailler normalement. Il était prêt à payer de sa poche "1.000 à 2.000 euros" pour se procurer des médicaments génériques.

Cette politique de "restriction" liée au "coût excessivement élevé" des traitements, qui dure depuis trop longtemps, est "inacceptable", et représente pour les patients infectés par le VHC "des pertes de chance" de guérir, s'est même insurgé il y a quelques jours le Conseil national du sida (CNS) et des hépatites virales. De plus, la possibilité d'être traité valorise le dépistage, selon les spécialistes.

La mesure d'accès universel aux traitements interviendra "dès les prochains jours" après l'avis de la commission de la transparence, pour un premier groupe de patients, a indiqué la ministre. A savoir, les patients transplantés ou en attente de greffe et ceux présentant une altération du foie (fibrose) de stade 2 (F2), ainsi que pour "des populations vulnérables, tout stade de fibrose, confondu dans la mesure où ils sont les plus exposés",(toxicomanes notamment).

Pour tous les autres patients infectés par le VHC (fibrose absente ou moins importante dites F0 sans symptômes et F1), ce sera dans la foulée de la remise en septembre des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) dont l'avis est obligatoire, a-t-elle expliquée. Il n'existe pas de vaccin contre le virus de l'hépatite C et l'infection chronique non traitée peut évoluer en cirrhose et en cancer du foie.

Cette annonce "met fin à une aberration en santé publique", selon AIDES, qui relève la possibilité nouvelle de prescrire hors de l'hôpital, dans certains centres (de dépistages gratuits ou de soins en addictologie). Ce sont "des avancées...à suivre", ont réagi SOS Hépatites Fédération et MDM à l'annonce de ces "mesures fortes". Mais leur mise en application fera l'objet de "vigilance".

(Source AFP)

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