Discrimination
Le don de sang désormais ouvert aux gays mais sous conditions
Les homosexuels peuvent désormais donner leur sang en France depuis ce lundi, mais dans conditions très restrictives.
E-llico.com / Santé / VIH
Le don de sang désormais ouvert aux gays mais sous conditions
Discrimination
Mis en ligne le 11/07/2016
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30 ans d'nterdiction du don de sang aux homosexuels
L'exclusion permanente des dons du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes avait été instituée en 1983 en raison des risques du sida.
Pour garantir la sécurité des receveurs, l'ouverture va se faire par étapes, a indiqué la ministre. La première a débuté lundi 11 juillet et marque la fin de l'exclusion permanente du don.
Le "don de sang total" - la forme de don la plus courante où toutes les composantes du sang (cellules et plasma) sont prélevées - est ouvert aux hommes qui n'ont pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien.
Deuxième possibilité: les hommes qui, au cours des quatre derniers mois, n'ont pas eu de relation homosexuelle ou ont eu un seul partenaire, peuvent donner leur plasma (partie liquide du sang), grâce à la création d'une filière sécurisée où il sera mis en quarantaine pendant deux mois et demi environ pour s'assurer de son innocuité.
Cette filière sécurisée va, en outre, permettre aux autorités sanitaires de mener une étude sur le terrain sur ces nouveaux donneurs. Si cette étude démontre qu'il n'y a pas de risques, les règles du don du sang pour les homosexuels (ou les hommes ayant eu au moins un rapport avec un autre homme), se rapprocheront des règles générales appliquées aux autres donneurs. Cette deuxième étape interviendrait en 2017, selon le ministère.
En optant pour un délai de 12 mois, la France s'aligne sur la plupart des pays qui ont abandonné le système d'exclusion des homosexuels, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et l'Australie.
La progression par étapes est défendue par Aurélien Beaucamp, le président de l'association Aides de lutte contre le sida qui rappelle que les homosexuels représentent encore 40% des nouvelles contaminations par le VIH chaque année et que les pratiques à risques sont plus importantes dans la population homosexuelle.