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Un chef religieux encourage toutes les démarches légales contre l'homosexualité

Un des plus hauts chefs religieux du Sénégal a déclaré vendredi "encourager" toutes les démarches légales contre l'homosexualité, après le rejet par le Parlement d'un texte durcissant la répression en la matière, dans ce pays très majoritairement musulman.

E-llico.com / Actus

Un chef religieux encourage toutes les démarches légales contre l'homosexualité
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Mis en ligne le 08/01/2022

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Par ailleurs, neuf manifestants antihomosexuels, dont un rappeur célèbre au Sénégal, Abdou Karim Guèye, ont été "arrêtés et conduits" vendredi dans un commissariat de police de Dakar après avoir "brûlé un drapeau arc-en-ciel" devant l'Assemblée nationale, dans le centre de la capitale, après la grande prière musulmane hebdomadaire, a indiqué à l'AFP l'avocat de l'artiste, Me Cheikh Khoureysi Ba.

Le Bureau de l'Assemblée nationale a déclaré mercredi "irrecevable" une proposition de loi réprimant plus durement l'homosexualité.

Dans un communiqué, le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, se garde d'évoquer le rejet de ce texte. Mais, écrit-il, "nous encourageons toutes les démarches légales visant à lutter contre ce crime odieux et dénonçons toute tentative pour le défendre". Le khalife général est à la tête de l'une des plus puissantes confréries religieuses qui caractérisent le Sénégal.

Les mourides, d'obédience soufie (sunnite), et les autres confréries jouent un rôle prépondérant, spirituel et temporel sinon politique, dans la vie de ce pays musulman à près de 95%. Les leaders de ces confréries sont très écoutés.

Dans son communiqué, le khalife dit que "l'une des plus importantes finalités de l'islam consiste à préserver la progéniture et à protéger la société contre la corruption et la dépravation des moeurs". Citant le Coran et la tradition, il parle de l'homosexualité comme d'une "turpitude" et de "crime envers le Créateur et contre l'humanité tout entière". La tradition préconise une "punition sévère", dit-il, dénonçant "vigoureusement toute action" visant à promouvoir l'homosexualité.

La loi sénégalaise punit d'un à cinq ans de prison et d'une amende de 100.000 à 1.500.000 francs CFA (152 à 2.286 euros) "quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe". Des voix réclament le durcissement de cette législation. Onze députés ont déposé en décembre une proposition en ce sens, portant les peines de prison à cinq à dix ans ferme et les amendes à 1 million à 5 millions de francs CFA (1.500 à 7.625 euros).

Outre l'homosexualité, la proposition visait "lesbianisme, bisexualité, transsexualité, intersexualité, zoophilie, nécrophilie et autres pratiques assimilées". Le Bureau de l'Assemblée nationale a recalé la proposition en invoquant le fait que le code pénal sénégalais réprime déjà "sévèrement" l'homosexualité. Le gouvernement sénégalais invoque les spécificités culturelles sénégalaises pour refuser une dépénalisation de l'homosexualité.

Rédaction avec AFP


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