(Photo : Romano Prodi)

Enfin ! La chef de la gauche italienne bouge. Alors que la plus grande partie de l’Europe propose un cadre législatif aux couples de même sexe, l’Italie, sous la pression du Vatican notamment, restait à la traîne. Dans un courrier envoyé à la principale association de défense des homosexuels italiens, Arcigay, Romano Prodi promet que la question du PaCS "trouvera certainement une solution dans le programme final de l'Union", la coalition de partis de gauche unissant les communistes aux centristes catholiques et qui affrontera Silvio Berlusconi aux élections législatives du printemps 2006.

L'ancien président de la Commission européenne, catholique pratiquant, et jusqu'à présent très prudent sur le sujet, affirme soutenir une proposition de loi déposée en 2004 par 161 parlementaires sur la création d'un PaCS à l'italienne.

Arcigay, qui dénonçait il y a quelques jours encore l'absence de toute référence à la question dans le pré-programme de l'opposition, se félicite de ce revirement et y voit un "engagement explicite et contraignant pour toute la coalition" de centre-gauche. L'association se bat depuis plusieurs années contre l'absence de toute reconnaissance des unions civiles homosexuelles.

Très appréciée par l'aile gauche de son camp, la promesse de Romano Prodi laisse cependant entrevoir un vif débat au sein de l'opposition.
"Nous l'aiderons (Prodi) à maintenir son engagement. Les PaCS sont une avancée qui existe déjà dans toute l'Europe, il s'agit d'une reconnaissance de la réalité, qui donnera plus de possibilités à tous les couples", a déclaré le leader du petit parti des Verts.

"Ce n'est plus Prodi. Plus on avance, plus Prodi ressemble à Zapatero et pour nous, cela devient un problème politique majeur", s'est en revanche inquiété le chef des centristes, petite formation de l'opposition.

La droite qui soutient le gouvernement Berlusconi, totalement opposée à une quelconque reconnaissance des couples de même sexe compte faire de cette proposition un de ses chevaux de bataille contre la coalition de gauche.

Mis en ligne le 13/09/05