Fausses "bombes" disposées à Varsovie par des militants extrémistes LGBT, communiqués rageurs des Verts et du PS, vives critiques de la part de députés européens, mise en garde de la Commission européenne elle même… le moins qu’on puisse dire c’est que les déclarations homophobes du nouvel exécutif polonais (le président Lech Kaczynski et le Premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz) ont beaucoup exaspéré en Europe.

A Paris, le rassemblement de solidarité organisé à l’initiative de l’Inter-LGBT et de l’ILGA-Europe samedi 29 octobre devant l’ambassade de Pologne a mobilisé plus de 150 manifestants. Venus à l’appel d’une vingtaine d’associations LGBT, ils ont brandi des banderoles et surtout écouté les interviews des représentants de Campaign against homophobia, la principale association LGBT polonaise.

Comme l’a rappelé Thomas, secrétaire général de l’association, les propos de Kaczynski sont un "signal très fort que les valeurs de liberté, égalité et fraternité sont menacées dans notre maison commune [l’Europe]". "Les personnes LGBT polonaises respectent le choix démocratique des Polonais" mais condamnent "la violence des paroles et les propos homophobes utilisés lors des élections législatives et présidentielles. Les droits des personnes LGBT font partie des droits de l’homme et le président polonais ne doit pas l’oublier".

L’ambassade n’a pas reçu les manifestants qui ont déployé des Rainbow flags au dessus du monument en hommage au syndicat Solidarnosc, situé à quelques pas de l’ambassade. C’est là que dans les années 80, les opposants au régime communiste se réunissaient pour défendre toutes les libertés. Ironie du sort, Kaczynski, actuel président, a démarré sa carrière politique en militant à Solidarnosc.

Jean-François Laforgerie

Mis en ligne le 31/10/05