La loi en cause date de 1861 quand l'Inde était colonie britannique. Elle est restée en vigueur au delà de la décolonisation et les différents gouvernements qui se sont succédés depuis l'indépendance ont tous refusé de la modifier. La lettre ouverte publiée dimanche dernier à New Delhi qualifie la législation d'archaïque et brutale et appelle le gouvernement à l'abroger immédiatement.

"Cette loi a été utilisée pour exercer la persécution systématique, le chantage et l'arrestation des minorités sexuelles. Elle a conforté l'intolérance et le viol, contraignant des dizaines de millions de gay et de lesbiennes à vivre dans la peur et le secret, à une situation tragique pour eux-mêmes et leurs familles", dénonce la lettre ouverte signée par de grands noms de la vie culturelle, artistique, diplomatique ou médiatique d'Inde. Le document insiste aussi sur les conséquences néfastes de cette législation dans la lutte contre le sida alors que la pays connaît l'un des plus fort taux de progression de l'épidémie. L'été dernier, l'agence gouvernementale indienne de prévention du sida avait déjà demandé à la justice de casser la loi interdisant l'homosexualité en Inde estimant que cela pourrait aider à mieux évaluer le nombre de séropositifs et de malades.

L'initiative d'aujord'hui prend place alors que le justice semble réticente à corriger la loi. La Haute Cour de Dehli, saisie en 2004 par une organisation de défense des droits LGBT, a débouté les militants de leur requête de révision de la loi. La cour a considéré que les relations homosexuelles constituent un "outrage contre nature" et que la société indienne n'était pas prête à les reconnaître.

Mis en ligne le 19/09/06