
Assises du Val-de-Marne
Bruno Wiel face à ses tortionnaires
La cour d'assises du Val-de-Marne juge depuis mardi les quatre agresseurs présumés de Bruno Wiel en 2006. Le jeune hommes a revu ses tortionnaires pour la première fois depuis les faits. L'homophobie est au coeur de ce procès, SOS Homophobie s'étant constituée partie civile.
E-llico.com / Actus
Bruno Wiel face à ses tortionnaires
Assises du Val-de-Marne
Mis en ligne le 18/01/2011
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Bruno Wiel Homophobie SOS homophobie Procès Agression Justice
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Les accusés parlent d'un déchaînement de violences
Le procès qui s'est ouvert mardi 18 janvier - et qui durer 10 jours - est celui des agresseurs présumés de Bruno Wiel, torturé la nuit du 19 au 20 juillet 2006 par quatre jeunes gens qui l'ont laissé pour mort dans un parc de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il a agonisé des heures après l'avoir abordé dans un établissement gay parisien.
Passé à tabac, brûlé, sodomisé à l'aide d'un bâton, il ne sortira du coma que quinze jours plus tard après sept mois d'hospitalisation.
Ces agresseurs doivent répondre d'"actes de tortures et de barbarie" et de "tentative d'assassinat" motivés par l'orientation sexuelle devant la cour d'assises du Val-de-Marne.
Certains d'entre eux sont également jugés pour des faits commis à Paris au cours du même été pourl'agression suivi de vol d'un homosexuel et le vol sans violences d'une troisième victime, hétérosexuelle mais croisée dans un bar gay de Paris.
L'homophobie au coeur du procès
L'homophobie est au coeur de ce procés même si, pour tenter d'échapper à des santions alourdies, les accusés conteste avoir agressé Bruno Wiel parce qu'il était homosexuel.
L'avocat de Buno Wiel n'hésite pas a faire un parrallèle entre cette affaire et celle diite du "gang des barbares" compte tenu du ciblage de la victime en raison la minorité à laquelle elle appartient.
SOS Homophobie s'est portée partie civile dans ce procès pour en faire un procès exemplaire des agressions homophobes.
Ce souhait est largement partagé au sein de la communauté LGBT.
Ainsi, le SNEG (Syndicat National des Entreprises Gaies) indique qu'il suit avec la plus grande attention le déroulement du procès "car il ne peut admettre que les commerces gay qu'il représente soient aux yeux des homophobes un lieu de recrutement de leurs victimes".
"Ce drame nous rappelle la nécessité de redoubler d’efforts pour combattre la banalisation de l’homophobie. Notre dispositif judiciaire doit aller plus loin, notamment dans la pénalisation des propos homophobes dont le délai de prescription n’est actuellement que de trois mois alors qu’il atteint un an pour d’autres types de discriminations", estime pour sa part Ian Brossat, conseiller (PC) de Paris.
Bruno Wiel a revu le visage de ses tortionnaires
Bruno Wiel a, pour la première fois mardi, revu le visage de ses quatre tortionnaires.
Il a pris des notes "parce qu'il a peur d'oublier, parce qu'il cherche son histoire", a expliqué son avocate Me Sophie Maltet.
En attendant l'examen des faits la semaine prochaine, la question centrale du procès est restée en suspens: Bruno Wiel a-t-il été violenté parce qu'il était homosexuel?
L'acte d'accusation a tranché: les quatre principaux accusés sont jugés pour actes de tortures et de barbarie et tentative de meurtre aggravés par un mobile homophobe. Ils encourent la réclusion à perpétuité.
Leurs avocats ont évoqué des "parcours de vie compliqué" des "existences chaotiques", des "enfances douloureuses" et même "des attouchements sexuels".
Le verdict est attendu le 28 janvier.