
Ouganda
Incidents après un prêche homophobe aux funérailles du militant homosexuel David Kato
La famille et les compagnons du militant LGBT assassiné mercredi en Ouganda lui ont dit adieu lors d'une cérémonie entachée par un sermon homophobe suivi d'échauffourées.
E-llico.com / Actus
Incidents après un prêche homophobe aux funérailles du militant homosexuel David Kato
Ouganda
Mis en ligne le 31/01/2011
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Un militant LGBT outé par la presse battu à mort
Deux jours après le meurtre de David Kato, tuéé chez lui à coups de marteau, quelque 300 personnes ont assisté vendredi à ses obsèques, dans son village d'origine. Parmi eux, des diplomates étrangers, ainsi qu'une centaine de gays et lesbiennes venus en bus de la capitale Kampala.
La cérémonie, présidée par un pasteur, a t dégénéré quand ce dernier a appelé les gays et lesbiennes à "se repentir".
"Le monde est devenu fou. Les gens se détournent des Ecritures», a-t-il déclaré avant d'être pris à parti par des membres de l'assistance.
"Vous n'êtes pas notre juge!", a crié une femme, avant que des amis de David Kato lui arrachent le micro des mains. La police est intervenue alors qu'une bagarre éclatait. Le pasteur a été escorté loin de l'assemblée.
La dernière prière a été prononcée par l'évêque anglican Ssenyonjo, excommunié en 2006 pour ses prises de positions en faveur des homosexuels et l'inhumation, assurée par des amis de Kato, s'est déroulée dans une clairière.
Les villageois auraient refusé de participer à l'enterrement et menacé de jeter des pierres sur les proches et amis du défunt.
Par ailleurs, des rassemblements en hommage au militant ont été organisés simultanément aujourd'hui dans plusieurs capitales mondiales, notamment à Londres, Paris, Amsterdam et Berlin.
Les participants ont notamment exigé un moratoire sur les expulsions de requérants d'asile gay et lesbiennes en provenance d'Ouganda.
Vétéran de la lutte pour les droits des personnes LGBT, David Kato, 46 ans, pionner du mouvement ougandais, avait réussi à faire condamner le journal local "Rolling Stone" qui avait publié en octobre une liste de 100 homosexuels présumés, avec leurs coordonnées complètes, sous le slogan "Pendez-les!".
Lui-même figurait sur cette liste. La police continue toutefois décidé de privilégier l'hypothèse d'un vol qui aurait mal tourné plutôt qu'un assassinat homophobe.