Gouvernement et UMP disent non au mariage homosexuel, prôné par la gauche - Assemblée nationale

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Gouvernement et UMP disent non au mariage homosexuel, prôné par la gauche

Michel Mercier a exprimé jeudi à l'Assemblée l'opposition du gouvernement et de l'UMP à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, proposée par les députés PS, estimant que le mariage était "une institution", "un symbole social", qu'il fallait distinguer des "autres types d'unions".

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Gouvernement et UMP disent non au mariage homosexuel, prôné par la gauche
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Mis en ligne le 09/06/2011

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Le gouvernement et l'UMP se sont opposés jeudi à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, débattue à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une proposition de loi socialiste soutenue par toute la gauche mais aussi quelques députés de la majorité.

Douze ans après la création du PaCS en 1999 - "c'était au siècle dernier !", a insisté Sandrine Mazetier (PS) - et à un an de la présidentielle, le texte devrait donc être rejeté lors du vote, mardi.

Si tous les partis de gauche ont lancé des initiatives similaires, c'est la première fois qu'un texte proposant que le mariage puisse être contracté "par deux personnes de sexes différents ou de même sexe" est débattu dans l'hémicycle.

Le rapporteur socialiste, Patrick Bloche (Photo), qui avait déjà porté le texte sur le PaCS, a jugé "nécessaire de franchir une nouvelle étape sur le chemin de l'égalité des droits", la France étant "aujourd'hui à la traîne" par rapport, notamment, aux sept Etats européens ayant reconnu le mariage homosexuel (Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal et Islande).

"Il n'est question que d'ajouter un droit nouveau, non de réduire les droits des couples mariés hétérosexuels", a-t-il lancé en direction des rares députés UMP présents.

Il a aussi ironisé sur "le paradoxe qui amène aujourd'hui les députés de la majorité hostiles à l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, à attribuer toutes les vertus au Pacs, qu'ils ont pourtant combattu hier si violemment".

"Vous ne serez pas surpris : le gouvernement n'est pas favorable à ce texte", lui a répondu le garde des Sceaux, Michel Mercier.

Si "un fort mouvement vers une égalité des droits entre les partenaires d'un Pacs et des époux a été entrepris par le gouvernement", a-t-il affirmé, le mariage "reste une institution, à la base de la cellule familiale" et "cet équilibre" entre les différentes unions "doit être préservé".

La gauche a toutefois dénoncé "les promesses" de la présidentielle de 2007 "non tenues" par Nicolas Sarkozy.

Côté UMP, Claude Bodin a dénoncé un "texte à vocation polémique", estimant que l'homosexualité était "une réalité privée" qui "ne peut devenir une norme parmi d'autres". La droite voit surtout dans le mariage gay le cheval de Troie de la reconnaissance de l'homoparentalité.

Tout en saluant le texte, l'écologiste Noël Mamère a, à l'inverse, regretté qu'il soit "en demi-teinte" : "vous défendez l'homoconjugalité, vous devez défendre aussi l'homoparentalité !", a-t-il lancé au PS.

Quelques députés UMP ont annoncé, sous les applaudissements de la gauche, leur ralliement au texte.

"Offrir à deux personnes qui s'aiment le choix de s'unir selon le même contrat de vie, quelle que soit leur orientation sexuelle, n'est-ce pas dans la droite ligne de notre tradition républicaine ?", a lancé Franck Riester.

"Il n'y a malheureusement pas de consensus sur cette question. Mais chacun doit faire un chemin personnel. J'ai fait le mien", a renchéri Henriette Martinez.

Absent, Christian Estrosi a fait savoir qu'il s'abstiendrait, soulignant qu'il était "l'un des rares maires à célébrer les Pacs en mairie" car il avait "beaucoup évolué" après avoir voté contre le dispositif.

Tout en regrettant "une petite utilisation électorale", le radical Yves Jégo votera lui aussi le texte.

Idem pour Jean-Louis Borloo, le patron des radicaux, qui le fera "à titre personnel", a-t-il déclaré à l'AFP, en soulignant penser "aux douleurs et aux souffrance éprouvées par tous ces jeunes victimes de discrimination liée à l'homophobie".

La gauche s'est abstenue de rappeler les propos polémiques de Brigitte Barèges (UMP) afin, selon Mme Mazetier, de "ne pas souiller l'hémicycle". En commission, Mme Barèges avait lancé : "et pourquoi pas le mariage avec les animaux ou la polygamie?".

Le gouvernement ayant chosi la procédure dite de "réserve des votes", aucune vote n'est intervenu à l'issue du débat. Celui-ci interviendra mardi 14 juin prochain.

Même si aucun suspense ne subsiste sur l'issue du vote en question, il sera intéressant de comptabiliser combien de députés UMP se démarqueront éventuellement de la position gournementale exprimée par le ministre de la Justice.

> REACTIONS A LA PROPOSITION DE LOI PS AUTORISANT LE MARIAGE HOMOSEXUEL

- Martine Billard (Parti de Gauche), première parlementaire à
avoir présenté en juin 2004 une proposition de loi visant à clarifier l'égal accès en droits au mariage entre couple, soutient la proposition de loi socialiste. "Elle permet que la représentation nationale puisse se saisir de cette question qui n'est toutefois qu'une des mesures à mettre en oeuvre pour parvenir à l'égalité des droits", a-t-elle fait valoir.

- Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et responsable du projet de l'UMP pour la présidentielle, sur Canal + s'est dit "personnellement favorable à l'égalité des droits pour les homosexuels en France", en refusant toutefois de prononcer explicitement le terme de "mariage".

"C'est une position de la majorité qui doit être prise sur le sujet (...). Je suis responsable du projet, je ne veux pas anticiper sur ce que décidera ma famille politique et les différentes sensibilités de ma famille politique".

- Yves Jégo, vice-président du Parti radical, sur LCI : "Oui, je le voterai ce texte. Au Parti radical, on soutient cette idée de pouvoir apporter une forme d'égalité devant le mariage". Au nom de la laïcité, "on considère que les règles religieuses du mariage qu'il faut respecter ne doivent pas forcément s'imposer à la société. La réalité de la société d'aujourd'hui c'est qu'il faut une égalité entre les couples. Je trouve simplement que le Parti socialiste, à quelques mois des élections, fait une petite utilisation électorale de ce sujet".

Avec AFP

> Voir le reportage de BFMTV :

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