"Nous demandons tous les trois à Mme Bachelot de démissionner. Ses déclarations sont scandaleuses. La majorité vient de rejeter une proposition de loi socialiste sur le mariage homosexuel. Si elle se situe au côté du PS et pas de la majorité, alors il faut qu'elle démissionne !", a déclaré à l'AFP Philippe Meunier.

L'élu du Rhône a précisé qu'il allait appeler jeudi ses collègues UMP à signer un texte pour exiger la démission de la ministre des Solidarités.

Dans une déclaration également à l'AFP, le député UMP Jacques Myard a condamné à son tour les propos de Roselyne Bachelot, proche de François Fillon. "Elle est incohérente, elle rompt la solidarité gouvernementale et surtout, elle va directement à l'encontre d'un vote de l'Assemblée nationale, dont elle se fout visiblement. C'est grave, c'est du mépris", a-t-il dit.

"Dans cette affaire de mariage homosexuel, on est vraiment face à du prosélytisme catégoriel qui devient insupportable", a ajouté le député des Yvelines.

En fin de journée jeudi, quatre autres membres de La Droite populaire ont rejoint les rangs des députés anti-Bachelot: Nicolas Dhuicq, Christophe Guilloteau, Jacques Remiller et Christian Vanneste.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a  désapprouvé les députés UMP de La Droite populaire. "Roselyne Bachelot a toujours eu cette opinion, elle l'a exposée à de très nombreuses reprises, elle n'a pas changé et donc je trouve que cette prise de position de trois de mes collègues députés n'a pas lieu d'être", a-t-il déclaré sur RMC et BFM-TV. Il a souligné qu'"en plus, chacun a sa liberté d'opinion sur des questions de société".

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani, cofondateur de la Droite populaire, a lui aussi désapprouvé jeudi soir l'appel
de certains membres de ce collectif UMP à la démission de la ministre. Les "messages d'excommunication ne peuvent constituer une attitude d'ouverture qui (lui) semble devoir être de mise dans la majorité", a-t-il expliqué.

Interrogée par France Info sur la prise de position de sa collègue, Nadine Morano y a vu l'expression d'"une opinion personnelle".

Même appréciation de la part dunuméro un de l'UMP, Jean-François Copé, à La Dépêche du Midi.

Sur l'antenne de Public Sénat, la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, s'est quant à elle portée au secours de la ministre des Solidarités, jugeant "très triste" la demande de démission formulée à son encontre.

Roselyne Bachelot a estimé mercredi à propos du mariage homosexuel que "de toute façon, cela se fera", c'est une "question de mois, d'années". Affirmant qu'elle aurait voté le texte du PS en ce sens, rejeté mardi par l'Assemblée, elle a déclaré, lors de "Questions d'Info" LCP/France Info/AFP: "J'ai remarqué que sur ces sujets, à la fin, j'avais toujours gagné".

Le 11 juin, sur France Culture, la ministre avait estimé que ce "sujet serait évidemment dans la discussion pour la campagne présidentielle", où "les uns et les autres auront la possibilité de faire valoir leur arguments". La ministre avait affirmé: "Ma famille politique m'a toujours rejointe à la fin".

SOS Racisme salue, dans un communiqué, la position de Roselyne Bachelot. "Comme à son habitude, cette fraction de la majorité gouvernementale aura marqué le débat public par la note haineuse, violente et rance qui est la sienne", dénonce SOS Racisme.

Avec AFP