Alain Juppé s'est démarqué de la majorité des députés UMP qui ont rejeté la mariage homosexuel lors du débat sur la question à l'Assemblée nationale il y a quelques jours en se disant favorable à une union homosexuelle, équivalente à un mariage, lors de l'émission du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, dimanche soir, au lendemain de la Marche des fiertés centrée sur l'égalité et notamment devant le mariage.

A l'occasion d'un point de presse, lunid, le maire de Bordeaux a également redit qu'il était favorable au mariage homosexuel, reconnaissant qu'"on n'a pas aujourd'hui sur le mariage homosexuel, le même regard que celui qu'on avait il y a 20 ou 30 ans".

"Les responsables politiques ne sont pas toujours là pour suivre l'opinion, mais ils doivent malgré tout tenir compte, en démocratie, de l'évolution de l'opinion et dans ce domaine, l'opinion a beaucoup évolué", a-t-il déclaré.

"Il faut donner aux homosexuels l'égalité des droits" avec les hétérosexuels, avait estimé sur LCI Alain Juppé qui a concédé "avoir évolué".
 
Le ministre refuse toutefois l'expression "mariage gay". Sa faveur va à "quelque chose comme un mariage", mais avec un "nom différent". "Est-ce qu'il faut appeler ça un mariage ? J'aurais préféré qu'on fasse preuve d'un peu plus de créativité, qu'on trouve un nom différent", a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

En 2007, lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis une "union" civile réservées aux couples gay, différente du PaCS et du mariage, proposition qu'il n'a jamais mis en oeuvre de crainte de la voir refusée par une majorité de députés UMP.

La prise de position d'Alain Juppé constitue une brèche supplémentaire au sein de l'UMP sur la question de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe après les déclarations de Roselyne Bachelot estimant que ""de toute façon, cela se fera(it)" - et qui a fait l'objet dans son camp d'appels à la démission - et le vote de 4 députés en faveur de la proposition de loi socialiste lors du débat du 9 juin dernier.

La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, s'est prononcée pour le mariage homosexuel, sans réserve, elle aussi quelques jours plus tard.

Un autre ex-Premier ministre UMP, Dominique de Villepin, a opéré un revirement sur la question en se ralliant au mariage homosexuel, lui qui avait poursuivi Noël Mamère pour avoir célébré le premier mariage gay - invlaidé - en France.

La position officielle du parti majoritaire a aussi été critiquée par Jean-Louis Borloo ce même dimanche. Au cours de l'émission "Dimanche soir politique" sur France Inter, le président du Parti radical a déclaré : "L'égalité, elle ne se discute pas. Je dis à mes amis de l'UMP, vous vous êtes déchaînés contre le PaCS et en 2006 vous avez dit: 'on s'est trompé', et maintenant vous recommencez".