
Cameroun
Le procès de deux homosexuels reporté, ils restent en prison
Le procès de trois homosexuels arrêtés en juillet a été reporté mardi à une date ultérieure alors que deux d'entre eux, en détention depuis le 1er août, sauront le 10 octobre s'ils bénéficieront d'une liberté provisoire.
E-llico.com / Actus
Le procès de deux homosexuels reporté, ils restent en prison
Cameroun
Mis en ligne le 28/09/2011
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"J'ai dû déposer une seconde demande de mise en liberté provisoire. L'affaire a été mise en délibéré pour le 10 octobre sur la liberté provisoire", a affirmé à l'AFP la célèbre avocate camerounaise Me Alice Nkom (photo), spécialiste des droits de l'Homme.
Le 23 juin, le tribunal de première instance d'Ekounou à Yaoundé avait rejeté une première demande de libération provisoire des deux jeunes âgés de 19 et 20 ans.
Leur affaire devait être jugée mardi mais "il y a eu un changement de juge.
La nouvelle (juge) a dit qu'elle ne trouvait aucune trace de la première demande de mise en liberté (dans le dossier). Elle a dit qu'elle ne pouvait pas juger l'affaire en l'état", a rapporté Me Nkom.
La juge devrait également annoncé le 10 octobre la date du procès, selon l'avocate.
"Il y a des dysfonctionnements internes (au tribunal) et ce n'est pas normal que cela se retourne contre les prévenus", a-t-elle regretté.
Les deux jeunes gens sont écroués depuis le 1er août à la prison Kondengui de Yaoundé. Ils avaient été interpellés avec un troisième dans la nuit du 26 au 27 juillet.
Selon la police, les trois hommes avaient été surpris alors qu'ils avaient des rapports sexuels à bord d'un véhicule dans le quartier Essos à Yaoundé.
Tous ont été inculpés de "faits d'homosexualité", selon le tribunal d'Ekounou qui avait précédemment accordé la liberté provisoire au troisième.
Tous trois risquent jusqu'à cinq ans de prison, la législation camerounaise interdisant les pratiques homosexuelles.
Le 26 août, quatre autres Camerounais ont été écroués après avoir été inculpés d'homosexualité.
En août 2010, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) et l'ONG camerounaise Alternatives-Cameroun avaient demandé la dépénalisation des pratiques homosexuelles au Cameroun, invoquant les recommandations du Comité des droits de l'homme des Nations unies. Selon ce comité, la criminalisation de l'homosexualité "viole les droits à la vie privée et à la liberté de ne pas être discriminé".
(Source AFP)