A six mois de la présidentielle, François Hollande, vainqueur de la primaire socialiste, a été sacré samedi candidat PS pour 2012, lors d'une Convention d'investiture qui a lancé la bataille pour l'Elysée.

"Je vous donne rendez-vous le 6 mai pour la victoire. Je vous donne rendez-vous avec la République qui vous espère. Je vous donne rendez-vous avec la France que je veux servir avec vous", a lancé le député de Corrèze à l'issue d'un discours de plus d'une heure, souvent interrompu par des acclamations.

Dans la Halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement, cette convention a réuni à 197 jours du premier tour de l'élection présidentielle près de 4.000 militants et sympathisants et des invités de la société civile, dont Stéphane Hessel ("Indignez-vous!"). Les anciens Premiers ministres socialistes, notamment Pierre Mauroy, Laurent Fabius et Lionel Jospin, étaient présents au premier rang.

Le champion qui se présente comme le "candidat socialiste et radical" a fait un discours oecuménique à l'égard de ses anciens rivaux, tous au premier rang.

Le député de Corrèze a rappelé ses trois engagements : pacte productif, éducatif - "L'éducation est ma priorité et je n'en changerai pas - et démocratique. Au passage, il a réaffirmé son slogan de "rêve français".

François Hollande a explicité évoqué le mariage homosexuel dans son discours, au rang des "nouveaux droits" pour lesquels il s'engage.

Ex candidat à la primaire, Jean-Michel Baylet (PRG), avait lui-même rappelé au préalable à la tribune samedi sa volonté d'instaurer "le droit au mariage homosexuel et à l'homoparentalité".

Pendant la campagne des primaires, l'entourage de Martine Aubry avait cherché à mettre François Hollande en difficulté sur la question du mariage entre personnes de même sexe en montant en épingle une phrase prononcée par le candidat dans le cadre d'une longue interview accordée à Libération.

Au sujet du mariage homosexuel et de l'homoparentalité, l'ancien sécrétaire du PS avait déclaré: "Attention, ce ne sera pas si simple de faire passer ces textes", en référence au programme du PS prévoyant la léganisation du mariage et de l'adoption pour les couples homosexuels.

Anne Hidalgo, 1ère adjointe de Bertrand Delanoë et porte-parole de Martine Aubry pour la primaire, avait ouvert un début de polémique sur le sujet.

L'engagement pris publiquement samedi par Fraçois Hollande a été critiqué par Marine Le Pen. "Il s'est adressé à des clientèles de gauche et de bobos dont les priorités semblent se résumer au mariage gay, au droit de vote aux étrangers et à la repentance coloniale", a estimé la présidente du FN, commentant le discours du candidat socialiste.

(Avec AFP)