
Mariage homo
Coup d'envoi, à l'Assemblée, des auditions publiques
L'Assemblée nationale a donné le coup d'envoi, jeudi, aux auditions publiques sur le projet de loi sur le mariage homosexuel en organisant une table ronde avec trois sociologues qui ont longuement évoqué l'évolution du mariage.
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Coup d'envoi, à l'Assemblée, des auditions publiques
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Mis en ligne le 09/11/2012
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L'Assemblée examinera le texte en séance publique le 29 janvier

Le projet de loi sur le mariage homosexuel a franchi l'étape du Conseil des ministres
Ces auditions, que le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, a souhaité publiques, se poursuivront jusqu'au 20 décembre. Les représentants des religions devraient être entendus le 29 novembre.
Le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, présenté mercredi en Conseil des ministres, sera ensuite examiné en commission dans la semaine du 13 janvier avant d'être discuté en séance publique, à l'Assemblée, le 29 janvier.
Irène Théry, sociologue du droit de la famille, s'est d'abord appliquée à démontrer qu'il n'y a pas d'"essence intemporelle" du mariage mais qu'il s'agit d'une "institution vivante évoluant avec le temps historique".
"Consciente du sentiment de discrimination que vivent les homosexuels" vis-à-vis du mariage, elle a cependant dit que l'on ne pouvait "se contenter de ce discours anti-discriminatoire". D'autant, a-t-elle souligné, que les interrogations actuelles, émises notamment par les religions, lui font craindre la désignation de "boucs émissaires".
Pour elle, le mariage a subi des bouleversements profonds. Avec notamment l'abolition de la différence entre la filiation légitime et la filiation naturelle, le mariage a cessé d'être le fondement de la paternité et donc de la famille. "Le coeur du mariage, c'est maintenant le couple", dit-elle.
Elle a aussi affirmé qu'il fallait "apaiser la situation de l'homoparentalité" en permettant que la société "assume" de façon égalitaire les trois façons de devenir parents: l'engendrement procréatif, l'adoption ou l'engendrement par tiers donneur.
Martine Gross, chercheuse au CNRS, a dressé l'inventaire des évolutions en cours, de la bi-parentalité à la pluri-parentalité, soulignant qu'il fallait "faire évoluer la filiation" et que "l'existence de milliers d'enfants justifiaient la reconnaissance de l'homoparentalité". Elle a aussi plaidé pour "l'engagement du tiers lorsqu'il y a déjà deux parents statutaires".
Une troisième sociologue, Virginie Descoutures, a attiré l'attention sur la "non-reconnaissance sociale et juridique" des mères non-statutaires (la compagne de la mère légale).
Elle a reconnu que le projet gouvernemental permettrait d'aller "vers une société plus égalitaire" mais que, pour autant, le message n'était "pas clair". Le fait d'interdire aux homosexuelles mariées l'accès à la PMA (procréation médicalement assistée), comme l'envisage le gouvernement, entérinerait l'idée que les homos ne "sont pas comme les autres", a-t-elle dit.
(Source AFP)