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L'Inter-LGBT craint une énième reculade du Premier ministre
L'Inter-LGBT a regretté dimanche la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, estimant qu'elle "sonne comme une énième reculade".
E-llico.com / Actus
L'Inter-LGBT craint une énième reculade du Premier ministre
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Mis en ligne le 03/02/2013
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"Cette déclaration tombe au plus mal et ajoute de la confusion, en plein débat parlementaire et une semaine après la grande manifestation nationale pour l'égalité", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'Inter-LGBT, Nicolas Gougain.
"L'Inter-LGBT attend des clarifications et des explications de la part du Premier ministre et demande à être reçue dans les plus brefs délais pour évoquer ce sujet", a-t-il ajouté.
Il a rappelé "que l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes est un engagement de campagne de François Hollande et du Parti socialiste".
L'Inter-LGBT rappelle avec insistance que "l'accès à la PMA pour les couples de femmes n'est pas une disposition relevant des lois de bioéthique comme l'a très justement fait remarquer Erwann Binet à plusieurs reprises au sein de l'hémicycle ces derniers jours".
"En quoi serait-il moins 'éthique' qu’une femme donne naissance à un enfant par le biais d’un don de sperme – dès lors qu’elle est en couple avec une femme plutôt qu’avec un homme ? Sauf à considérer qu’un couple lesbien est moins apte à fonder une famille qu’un couple hétérosexuel ?", interroge l'Inter-LGBT.
"Comment Mr le Premier Ministre pourra-t’il s’enorgueillir d’une mesure d’égalité qui continuera à discriminer les homosexuelles – et les empêcher d’accéder à la parentalité tandis que leurs familles seront reconnues par la loi ?", poursuit-elle.
Matignon a jugé important dimanche d'attendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) - vraisemblablement seulement à l'automne - avant de traiter la question de la PMA, précisant qu'elle ne serait pas forcément incluse dans la loi sur la famille annoncée pour mars.
La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, avait pourtant affirmé devant l'Assemblée nationale que "la PMA sera abordée dans le cadre de cette loi famille".
Interrogé par la presse, en marge d'un déplacement à Phnom Penh, Jean-Marc Ayrault a répondu: "Elle ne peut pas dire cela dans la mesure où elle (Mme Bertinotti) ne connaît pas la date de réponse du CCNE."
Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a ensuite précisé qu'"il y aura une seule loi (...) sur l'ensemble des questions portant sur la famille, que cette loi comprendra la proposition du gouvernement sur la PMA, que le débat n'interviendra qu'après la connaissance de l'avis du Conseil national d'éthique et donc avant la fin de l'année".
> La réflexion prendra au moins 6 mois en cas d'états-généraux
Le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a indiqué dimanche que la réflexion sur la procréation médicale assistée (PMA) pourrait prendre "au minimum six mois" en cas d'organisation d'états généraux sur la question.
"Quelques mois sont sans doute nécessaires pour l’élaboration d’un avis du CCNE sur cette question. Et la réflexion durera au minimum six mois si des états généraux sont organisés", a indiqué à l'AFP Jean-Claude Ameisen.
Il rappelle que la loi relative à la bioéthique de 2011 prévoit que le CCNE demande l'organisation d’états généraux si une modification de cette loi, qui fixe aujourd’hui les conditions de la PMA, est envisagée.
Le Comité consultatif national d'éthique a annoncé récemment s'être "auto-saisi" d'une "réflexion globale" sur les "indications sociétales de l'assistance médicale à la procréation".
(Source AFP)