L'Eglise catholique face à un profond sentiment de défaite - Mariage gay

Mariage gay

L'Eglise catholique face à un profond sentiment de défaite

Le oui de l'Irlande catholique au mariage homosexuel sonne pour le Vatican comme une sévère "défaite" de sa conception de la famille, un des fondements de l'Eglise catholique, et l'oblige à répondre à ces bouleversements qui l'ébranlent profondément.

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Mis en ligne le 28/05/2015

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L'approbation à 62% du mariage gay par les Irlandais n'est pas "seulement une défaite des principes chrétiens, mais une défaite pour l'humanité", a estimé mardi le secrétaire d'Etat du Saint-siège, le cardinal Pietro Parolin, jugé proche du pape François.

Et si "l'Eglise doit tenir compte de cette réalité (...) La famille reste au centre, et nous devons tout faire pour la défendre, la protéger et la promouvoir", a-t-il insisté, à cinq mois d'un synode (assemblée d'évêques) sur les défis de la famille qui s'annonce très tendu.

Pour tous les experts, le référendum en Irlande confirme une lame de fond en Occident, où les unions homosexuelles sont reconnues et où, comme en France, le mariage et l'adoption par des gays sont légaux.

Il ne s'agit pas de "jeter l'anathème" contre les homosexuels, le "défi" et la "défaite" étant d'un autre ordre, avait jugé dès lundi le quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano.

Le mariage selon la Bible

La "défaite", dont a parlé le cardinal Parolin, porte en réalité sur le concept de "mariage" chrétien, qui se trouve remis en cause et dont la valeur n'est plus comprise.

L'Eglise est attachée à la signification biblique du terme "mariage", réservé à l'union d'un homme et d'une femme en vue de la procréation. François ne diffère pas sur ce point d'un iota de Jean Paul II ou Benoît XVI.

Mais elle n'est plus comprise ni entendue, du moins en Occident.

Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, s'est du coup demandé, dans le quotidien La Repubblica, si les valeurs chrétiennes, avaient "été mal enseignées" ou "si, dans leur essence, elles étaient tellement à contre-courant de la mentalité ambiante qu'elles sont considérées comme étrangères".   

Face à cette réalité, aussi dérangeante soit elle, nombreux sont ceux qui invitent l'Eglise à "ouvrir les yeux", à l'instar de l'archevêque de Dublin, Diarmuid Martin.    

Pour le cardinal allemand Walter Kasper, chef de file des théologiens les plus ouverts, "le prochain synode (en octobre) doit relever le défi. L'Eglise s'est tue trop longtemps", a-t-il regretté dans les colonnes du Corriere della sera.

Pour autant, Mgr Kasper n'est pas prêt à accepter la définition de "mariage" pour les unions gays: "nous ne pouvons accepter une mise au même plan que le mariage. La conception post-moderne pour laquelle tout est de valeur égale est en opposition avec la doctrine de l'Eglise", assure-t-il.

Lors du dernier synode d'octobre 2014, la question des liaisons homosexuelles stables est "restée marginale". "Aujourd'hui elle est centrale", prévient-il, appelant à aborder le sujet de front.

"Dieu s'est prononcé de manière claire"

Des évêques suisses, allemands et français avaient réuni lundi à Rome des théologiens, certains connus pour leurs vues progressistes, afin de se concerter avant le synode. Selon le compte rendu donné par l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media, parmi les nombreux thèmes évoqués, figurait l'idée "que Dieu peut être présent dans un couple homosexuel stable et fidèle qui n'est cependant pas comparable à un mariage".

Une idée ayant déjà figuré dans un document intermédiaire pendant le dernier synode de 2014 sur la famille, et qui avait provoqué une levée de boucliers des évêques conservateurs notamment d'Afrique.  

Beaucoup de prélats d'Occident se montrent néanmoins ouverts à la solution des unions civiles entre personnes de même sexe, justement pour éviter qu'on parle de mariage,

Dans tous les cas, ce qu'ils rejettent et redoutent particulièrement est l'adoption: or, selon le cardinal Kasper, "une législation, même distinguant mariage et union civile, conduit à reconnaître plus ou moins les mêmes droits qu'aux familles formées d'un homme et d'une femme". Ce qui, selon Mgr Kasper, conduit inexorablement à l'adoption, anathème pour l'Eglise.

(Source AFP)

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