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Marisol Touraine s'explique sur les conditions restrictives du don de sang pour les gays
Suite aux réactions négatives consécutives à l'annonce, mercredi 4 novembre, de l'ouverture du don de sang aux gays avec des conditions jugées souvent draconniennes, voire intenables, la ministre de la Santé s'explique dans uen tribune publiée par le Huffingnton Post.
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Marisol Touraine s'explique sur les conditions restrictives du don de sang pour les gays
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Mis en ligne le 06/11/2015
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En annonçant mercredi que les homosexuels allaient pouvoir donner leur sang à partir du printemps prochain à condition de ne pas avoir eu de relations homosexuelles pendant un an en attendant les résultats d'une étude sur les risques présentés par ces nouveaux donneurs, la ministre a suscité des réactions hostiles d'une partie des associations. Ces associations estiment que la mesure reste "discriminatoire" dans la mesure où elle cible des groupes à risques et non des pratiques à risques.
"Beaucoup ont aussi exprimé leur déception,voire leur colère", reonnaît Marisol Touraine qui entend ainsi s'adresser à "ceux qui ne comprennent pas cette décision", "ou qui la conteste".
"Je veux vous dire d'abord que je vous entends et que je comprends, aussi, votre impatience. Tout simplement parce que je partage le projet, que beaucoup d'entre vous défendent, d'une égalité totale des critères du don entre homosexuels et hétérosexuels", écrit la ministre en préambule.
"Je veux vous dire ensuite, parce que j'en suis convaincue, que la décision annoncée ce mercredi est une véritable avancée, plaide-t-elle ensuite. Pourquoi? Parce qu'elle rompt l'exclusion de principe d'une personne sur la base de son orientation sexuelle. Exclusion qui disait la défiance d'une société vis-à-vis des homosexuels. Exclusion que beaucoup percevaient, à juste titre, comme une discrimination".
Cette décision est "une étape importante, mais une étape seulement, dans un processus qui nous permettra de proposer les mêmes conditions de don aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et aux hétérosexuels", souligne la ministre qui revient sur le délais de 12 mois d'abstinence sexuelle imposé aux donneurs gays.
"Comme le don du sang était jusqu'à présent interdit aux homosexuels, nous ne disposons pas aujourd'hui de données scientifiques solides sur le sujet. En ouvrant le don de sang total aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, nous nous donnons les moyens de recueillir ces données et de démontrer scientifiquement que le risque de prélever du sang contaminé n'est pas plus élevé pour ces donneurs que pour les donneurs hétérosexuels", développe Marisol Tauraine.
"C'est en apportant toutes les garanties, sur ce volet sanitaire, que nous nous donnons les meilleures chances d'enclencher et de faire accepter la convergence totale des critères du don", conclut-elle.
La progression par étapes est défendue par Aurélien Beaucamp, le président de l'association Aides de lutte contre le Sida qui rappelle que les homosexuels représentent encore 40% des nouvelles contaminations par le VIH chaque année et que les pratiques à risques sont plus importantes dans la population homosexuelle. "Le don du sang n'est pas un droit, c'est un geste de solidarité qui doit d'abord assurer la sécurité des receveurs" ajoute-t-il dans une interview au Monde.fr.
(Photo AFP)