Martine Billard, candidate «pour faire progresser les droits LGBT» - Législatives Paris

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Martine Billard, candidate «pour faire progresser les droits LGBT»

Députée sortante de Paris, Martine Billard est de nouveau candidate. Cette élue Verts a multiplié les interventions et les initiatives sur l’égalité des droits pour les personnes LGBT. Elle revient pour "Illico" sur son bilan de parlementaire.

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Martine Billard, candidate «pour faire progresser les droits LGBT»
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Mis en ligne le 08/06/2007

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Députée sortante de la 1ère circonscription de Paris, Martine Billard est de nouveau candidate à la députation. Cette députée Verts a, entre 2002 et 2007, multiplié les interventions et les initiatives sur une question qui lui est chère : l’égalité des droits pour les personnes LGBT. En attendant sa venue à la Marche des Fiertés dont elle est une des fidèles, elle revient pour "Illico" sur son bilan de parlementaire et parle aussi des choses qui fâchent.

Qu’avez-vous fait, sur les questions LGBT, durant cette mandature ?

Des gestes politiques avec le dépôt de plusieurs propositions de loi, dont une en 2002 tendant à permettre aux couples non mariés d’adopter conjointement un enfant et prévoyant l’homoparentalité. En 2003, j’avais déposé une proposition de loi pénalisant les propos discriminatoires homophobes, lesbophobes et transphobes. En 2004, c’était un texte visant à élargir le principe d’égalité (prise en compte de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre) à l’article 1er de la Constitution. En juin 2004, c’était le dépôt d’une proposition de loi reconnaissant le mariage entre personnes de même sexe. Par ailleurs, j’ai posé de nombreuses questions écrites ou orales sur les droits des personnes LGBT et déposé, avec mes collègues Verts, des amendements sur différents textes du gouvernement dont l’objectif était de faire progresser l’égalité pour les personnes LGBT.

N’est-ce pas frustrant de savoir, compte tenu du fait que vous n’avez pas de groupe parlementaire ni les moyens politiques de faire voter vos propositions, que ces actions sont juste symboliques ?

Je ne crois pas que ce soit uniquement symbolique. Il s’agit de gestes politiques qui ouvrent des débats, qui lancent des batailles et qui, d’une certaine façon, font bouger les autres formations politiques, de gauche notamment et font réagir la droite. D’ailleurs, je peux dire que si je suis élue, je les redéposerai !

Durant cette période, il y a eu le mariage de Bègles, lancé par les Verts, et concrétisé par Noël Mamère. Pensez-vous toujours que c’était la bonne stratégie pour ouvrir ce débat sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ?

Oui, c’était évidemment la bonne stratégie. C’est aujourd’hui une évidence que si nous n’avions pas agi de la sorte, il n’y aurait pas eu ce positionnement des partis de gauche, le PS en tête pour l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. J’ai un regret. Je pense que, nous les partis de gauche, avons sous estimé les difficultés qui résultent désormais des différentes statuts concernant les couples homosexuels en Europe. Je trouve qu’il n’est pas du tout normal alors que l’UE garantit le droit à la liberté de circulation et d’installation que des couples homos mariés dans des pays où cela est possible perdent tous droits lorsqu’ils s’installent en France, y compris par rapport à leur enfants. C’est un sujet sur lequel nous avons, les uns et les autres, tout intérêt à travailler.

Que pensez-vous du projet d’union civile de l’UMP ?

Je note d’abord que Nicolas Sarkozy et des membres de son gouvernement ont réaffirmé à plusieurs reprises leur hostilité du mariage et de l’adoption pour les homosexuels et les lesbiennes. L’union civile est encore floue. Si elle était réservée aux seuls couples homosexuels, elle serait inadmissible car elle instaurerait, de fait, une discrimination stigmatisante. Selon moi, les couples de même sexe doivent pouvoir accéder au mariage s’ils le souhaitent et le PaCS doit être pérennisé en incluant l’égalité des droits : pensions de réversion, droit pour les étrangers des couples pacsés binationaux. Deux sujets sur lesquels je suis d’ailleurs intervenue dès 2002 à l’Assemblée Nationale. En 2003, j’ai même interpellé le gouvernement contre les refus de visas en France aux partenaires étrangers pacsés.

La droite dit qu’elle a changé sur les questions LGBT. Elle défend d’ailleurs son bilan durant cette législature. Qu’en pensez-vous ?

Nos amendements ont été systématiquement rejetés. A mon sens, la seule avancée d’importance a été la loi créant la Halde (qui n’est pas sans reproche) et pénalisant les injures homophobes. Je ne voudrai pas qu’on oublie que nous avons dû batailler ferme pour avancer sur ces questions et même pour pousser la droite à s’intéresser à ces questions et à voter certaines mesures, ce qu’elle a fait en traînant les pieds.

Que pensez-vous de la nomination de Christine Boutin au gouvernement ?

C’est pour moi le signe qu’il ne faut pas s’attendre à ce que les promesses concernant les droits des personnes LGBT soient tenues. Ce qui est sûr, c’est que cela ne fera pas partie des premiers textes. Je crois plutôt que le gouvernement s’intéressera à ce type de mesures s’il est en difficulté et s’il a besoin de regagner une partie de son électorat. Mais je m’attends plutôt à ce qu’ils oublient ces promesses qui n’ont jamais vraiment plus aux députés UMP. Concernant Christine Boutin, c’est une femme avec des convictions profondes (des convictions opposées aux miennes), travailleuse et qui a une influence évidente. Je pense qu’elle est capable de faire un scandale si ces textes viennent en débat.

Et sur Christian Vanneste…

C’est la preuve pour l’UMP que tout cette affaire, ces condamnations sont secondaires. Ces insultes homophobes, ce n’est pas plus important que cela. Moi, je considère que c’est un signe très inquiétant.

Propos recueillis par Jean-François Laforgerie

Pour plus d’infos sur la député Verts Martine Billard : www.martinebillard2007.org

Mis en ligne le 05/06/07

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