Face à la mobilisation grandissante contre Edvige, l'Elysée paraît vouloir reculer -

Face à la mobilisation grandissante contre Edvige, l'Elysée paraît vouloir reculer

L'Elysée a tenté mardi la carte de l'apaisement sur le fichier Edvige, Nicolas Sarkozy demandant à la ministre de l'Intérieur "d'ouvrir rapidement une concertation" face à la vague de protestations que suscite ce fichier policier. Les renseignements concernant l'orientation sexuelle et la santé des personnes pourraient notamment être "évacués" du fichier.

E-llico.com / Actus

Face à la mobilisation grandissante contre Edvige, l'Elysée paraît vouloir reculer

Mis en ligne le 12/09/2008

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L'Elysée a indiqué que le président Sarkozy avait demandé à Michèle Alliot-Marie "d'ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées" qui devra être "suivie de décisions pour protéger les libertés".

Face à la mobilisation grandissante - avec une journée de protestation prévue le 16 octobre pour la Sainte-Edwige -, il semble que l'Elysée envisage d'abandonner les points les plus contestés du décret. Pourraient notamment être "évacués" du fichier les renseignements concernant l'orientation sexuelle et la santé des personnes.

De son côté, Michèle Alliot-Marie s'est déjà dite prête à accorder "le droit à l'oubli" pour les mineurs recensés dans le fichier dès lors qu'ils n'auraient pas commis d'infraction au bout d'un certain temps. Ce geste répond à une demande de la Commission nationale de l'Informatique et des libertés (Cnil).
La ministre a par ailleurs déclaré sur RTL : "les libertés publiques relèvent souvent de la loi. J'ai un certain nombre de lois en préparation et nous pourrions inscrire ces garanties (protégeant les libertés publiques) dans la loi".

Selon Delphine Batho, secrétaire nationale du PS, "le gouvernement a reculé et rejoint désormais la proposition du Parti socialiste d'organiser un débat parlementaire débouchant sur l'adoption d'une loi sur les fichiers de renseignements. C'est une première victoire". La responsable socialiste estime aussi que "ce revirement" est "un désaveu pour François Fillon qui pensait étouffer le débat qui s'est ouvert jusqu'au sein du gouvernement par des rappels à l'ordre".
Le président du MoDem François Bayrou a estimé, lui, que "l'issue normale" concernant le décret créant le fichier de renseignement policier Edvige était son "retrait".

Les jours qui viennent devraient permettre de mesurer quelles sont les intentions réelles du pouvoir. Entre l'Elysée qui semble partisan de lâcher du leste pour désamorcer la contestation et le gouvernement - Premier ministre et ministère de l'Intérieur - qui cherche manifestement à préserver l'essentiel des dispositions du fichier, un jeu d'influence politique demeure ouvert. La persistance et l'importance de la mobilisation seront sans aucun doute déterminants pour orienter l'issue de la crise ouverte par le décret instaurant ce fichier policier.

C'est pourquoi les organisations du collectif "Non à Edvige" (LDH, CFDT, CGT, Aides...) ne désarment pas et continuent de demander le retrait pur et simple du fichier. Dans un autre communiqué, le collectif a prévenu que son éventuelle "mise à l'écart" des discussions avec le gouvernement irait "manifestement à l'encontre de la démarche d'apaisement et de dialogue mise en avant par le président de la République pour garantir les libertés".
La pétition en ligne a recueilli plus de 140.000 signatures pour l'abandon d'Edvige. Les recours en annulation d'Edvige et du fichier Cristina sont devant le Conseil d'Etat et un semblant de front d'opposition politique s'esquisse sur ce dossier. Quant à la presse nationale, elle tire à boulets rouges sur le manque de transparence et de débats qui a entouré la naissance du nouveau fichier.

Mis en ligne le 10/09/2008

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