
Serbie
La Gay pride et les contre-manifestations interdites à Belgrade
La Gay pride prévue dimanche et les contre-manifestations annoncées ce week-end à Belgrade ont été interdites, a annoncé vendredi le vice-Premier ministre et ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic, sur la chaîne de télévision B92, invoquant des raisons de sécurité.
E-llico.com / Actus
La Gay pride et les contre-manifestations interdites à Belgrade
Serbie
Mis en ligne le 30/09/2011
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"Nous interdisons tout rassemblement ce week-end, les 1er et 2 octobre. La police empêchera tout rassemblement par tous les moyens", a déclaré le ministre.
"Ils ne sont pas interdits en raison de leur nature, mais pour empêcher que l'ordre et la paix publique ne soient menacés", a-t-il ajouté.
"Il n'y avait pas de dilemme... Il est clair que les risques sont élevés", a poursuivi Ivica Dacic, avant de souligner: "la décision est définitive et irrévocable. Il n'y a pas de raison pour quiconque d'approuver ou de désapprouver" une telle décision. "La décision est contraignante pour tout le monde", a-t-il relevé.
"En raison de ces manifestations, et principalement de ceux opposés à la parade (la Gay pride), on pouvait s'attendre à des atteintes considérables à l'ordre public et à la paix, aux biens, aux sièges des partis politiques, aux ambassades étrangères, aux entreprises. L'objectif était que si la police réagissait fermement, on sombrait dans un chaos généralisé", a encore expliqué le ministre.
La Gay pride devait se tenir dimanche dans le centre de Belgrade. D'importants accrochages s'étaient produits à la fin de celle de l'année dernière, opposant les forces de l'ordre à des militants ultra-nationalistes, ainsi que des supporteurs de football. Cent cinquante personnes avaient été blessées, dont une majorité de policiers.
Ces mêmes milieux ultra-nationalistes avaient annoncé leur intention d'organiser ce week-end des manifestations d'opposition à la Gay pride.
Deux organisations appartenant à cette mouvance, Obraz (Honneur) et Dveri, ont annoncé vendredi en début de soirée qu'elles renonçaient à manifester.
Obraz souhaitait se rassembler dimanche à proximité de la Gay pride. Dveri avait prévu de manifester samedi dans le centre de Belgrade.
Plusieurs réactions de colère mêlées de stupeur n'ont pas tardé à se faire entendre suite aux déclarations du ministre.
Il s'agit d'une "capitulation de l'Etat devant les voyous et les tyrans", a déclaré l'un des organisateurs de la Gay pride, Goran Miletic, à l'agence Beta.
"Les institutions de l'Etat ont raté l'occasion de régler les comptes de ceux qui l'année dernière, lors de la précédente (Gay pride), ont participé aux émeutes, ainsi qu'aux attaques contre la police et les citoyens", a-t-il poursuivi.
"Il est absolument incroyable que la police ne l'ait pas fait. Nous préparions (la Gay Pride) depuis quatre mois, mais l'Etat n'a rien fait", a souligné Goran Miletic.
Les organisateurs de la marche ont fait savoir qu'ils entendaient préparer aussitôt le défilé de 2012 et qu'ils pourraient poursuivre l'Etat devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.
"C'est la dernière chose que nous pouvons faire pour protéger nos droits constitutionnels devant la justice", a dit Goran Miletic.
Au lieu de défiler, les organisateurs de la marche ont brièvement
interrompu samedi la circulation sur la principale avenue du centre de Belgrade en déployant une bannière rose accompagné du message: "L'amour, normal". Ils ont versé des pots de peinture aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole de la communauté homosexuelle.
Il n'y a pas eu d'incidents, alors que la police se tenait près du petit groupe des manifestants.
L'ombudsman serbe (chargé de servir d'intermédiaire entre l'administration et les citoyens), Sasa Jankovic, il a regretté dans une déclaration que la "Serbie ne soit pas une place sûre pour ceux qui sont différents sexuellement de la majorité" des gens.
(Source AFP)