Egalité
Le mariage pour tous est voté par le Parlement
Le Parlement a adopté mardi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, après une tentative d'opposants dans les tribunes de perturber le vote.
E-llico.com / Actus
Le mariage pour tous est voté par le Parlement
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Mis en ligne le 23/04/2013
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Mariage pour tous Assemblée nationale
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Le texte a été voté par 331 voix pour, 225 contre et 10 abstentions dans un hémicycle comble, où les députés de gauche ont scandé "égalité, égalité", en applaudissant debout le résultat du scrutin. Juste avant le vote, deux opposants au texte avaient tenté depuis les tribunes du public de déployer une banderole avant d'être évacués.
Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, très agacé, a lancé à leur adresse : "Sortez-moi ces excités, les ennemis de la démocratie n'ont rien à faire ici!".
Christiane Taubira, à côté de laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait pris place, a dit sa "fierté" d'avoir porté ce texte, rendant hommage au travail des parlementaires dans un hémicycle où les rangs de la droite avaient été quasi désertés à peine le vote achevé. Une standing ovation a accompagné ses propos avant que les ministres, sur leur banc, se congratulent et s'embrassent.
Signe de tension au bout de ces 136 heures de débats parlementaires, l'égérie de La Manif pour tous, Frigide Barjot, qui avait pris place dans les tribunes du public, a été copieusement huée à sa sortie de la séance.
Le vote est intervenu après une séance limitée aux interventions, de cinq minutes chacune, des représentants des six groupes politiques : Bernard Roman (PS), Hervé Mariton (UMP), Jean-Christophe Fromantin (UDI), Alain Tourret (PRG), Marie-George Buffet (Front de gauche), très actifs durant les dizaines d'heures de débats passionnés sur le texte, et Noël Mamère (écologiste), qui avait célébré en 2004 le premier mariage homosexuel, alors déclaré illégal.
Le vote solennel, sous la supervision du président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), s'est déroulé immédiatement après par scrutin électronique et nominatif.
Avant cette dernière séance, assez formelle, les questions au gouvernement ont permis aux socialistes, à la droite et au gouvernement de croiser le fer encore une fois sur un texte qui enflamme le Parlement et la rue depuis fin janvier.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a indiqué que "les premiers mariages se tiendraient en juin", prédisant alors "un souffle d'allégresse" dans le pays.
Un enthousiasme partagée par la députée socialiste Pascale Got, qui, vantant "une grande loi de liberté et d'égalité", et stigmatisant les violences d' opposants au projet, a félicité la ministre "d'avoir tenu bon dans ce climat malsain".
En revanche, Philippe Gosselin, l'un des adversaires les plus résolus du texte à l'UMP, a demandé une dernière fois au gouvernement de "retirer ce projet", car "les Français ne veulent pas de ce projet qui les inquiète".
Une vive passe d'armes a opposé un autre député UMP, Etienne Blanc, au ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
"On ne peut changer une civilisation avec une loi ordinaire", a affirmé le premier, en accusant le gouvernement de pratiquer "le mépris et l'humiliation" envers les manifestants. Il s'est attiré une vive réplique de Manuel Valls, qui s'est insurgé contre les "violences homophobes" et "la mise en cause de la légitimité" du Parlement à voter la loi.
Dans les couloirs, Franck Riester, un des rares députés UMP à voter pour le projet, estimait que sa famille politique "aurait peut-être du être un petit moins mobilisée, peut-être même ne pas manifester".
(Source AFP)