La droite et le mariage gay
Borloo est pour, Giscard est contre, l’UMP aussi
Ça bouge (un peu) à droite : un deuxième ministre, Jean-Louis Borloo, s’est prononcé en faveur du mariage gay. L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, lui, est farouchement contre.E-llico.com / Actus
Borloo est pour, Giscard est contre, l’UMP aussi
La droite et le mariage gay
Mis en ligne le 26/06/2006
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Une semaine après que Jean-François Lamour, le ministre des Sports, ait indiqué sur Canal Plus qu’il était favorable au mariage gay, un deuxième ministre, Jean-Louis Borloo a fait de même hier matin sur la même antenne. Si la prise de position de ce poids lourd de l’équipe Villepin est importante (on parle de lio comme d’un possible premier ministrable), le ministre de la Cohésion sociale a assorti ses propos de fortes réserves sur l’homoparentalité et le droit à l’adoption.
Autre son de cloche du côté de Valéry Giscard d’Estaing. L’ancien président de la République, interrogé hier soir sur France 2, a indiqué sa forte opposition à toute ouverture de l’adoption et du mariage aux couples de même sexe car, d’après lui, " la finalité du mariage c’est de fonder une famille ". Il a par contre ajouté que " le PaCS (contre lequel il avait voté à l’époque) pourrait encore être amélioré ".
Cette position minimaliste semble d’ailleurs être celle retenue par l’ensemble de l’UMP. C’est en tout cas ce qui ressort de la proposition de loi déposée hier par la députée Valérie Pécresse (par ailleurs porte-parole du parti majoritaire) et qui vise à créer une " délégation de responsabilité parentale pour les actes de la vie courante de l'enfant", permettant à "un tiers, membre de la famille ou proche digne de confiance" d'accomplir "tous les actes usuels relatifs à la surveillance et à l'éducation de l'enfant". Selon Valérie Pécresse, cette délégation profiterait aussi aux couples du même sexe élevant des enfants, "même si ce n'est pas une réponse directe à leurs revendications". C’est le moins que l’on puisse dire, cette proposition de loi (qui a peu de chances d’être discutée et donc encore moins adoptée) ressemblant fortement à un leurre pour contourner les revendications du mariage et de l’adoption. Cela semble pourtant le maximum de ce qui est acceptable par les députés UMP dont la moitié ont rejoint l’Entente Parlementaire, lobby dont le seul but est de refuser ces deux droits aux gays et aux lesbiennes. Et pendant ce temps, le président du parti, Nicolas Sarkozy, pour ne pas heurter des troupes dont on sent bien qu’elles ne le suivraient pas si d’aventure il faisait preuve d’ouverture, se tait…
Mis en ligne le 23/06/06