Vanneste
Condamné… encore !
La cour d’appel de Douai a confirmé, le 25 janvier, la condamnation du député UMP Christian Vanneste pour "injures à raison de l’orientation sexuelle." Ce dernier se pourvoit en cassation et ce d’autant plus que son parti, l’UMP, ne compte toujours pas le sanctionner, malgré les nombreuses demandes des associations LGBT.E-llico.com / Actus
condamné… encore !
Vanneste
Mis en ligne le 30/01/2007
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Christian Vanneste condamné
Par Jean-François Laforgerie
Christian Vanneste a beau prétendre sur ses tracts électoraux (1) qu’il est "courageux". Il est surtout condamné. Condamné une fois encore et déclaré "coupable d’injures à raison de l’orientation sexuelle". La confirmation de la condamnation prononcée par le tribunal de grande instance de Lille en janvier 2006 était attendue par les trois associations (Act Up-Paris, le SNEG et SOS Homophobie) qui s’étaient constituées parties civiles contre le député UMP. Il faut dire que les propos visés par la plainte (2) pouvaient difficilement passer pour autre chose que des injures.
Christian Vanneste ne voit toujours pas où est le problème. Il a donc décidé de se pourvoir en cassation contre l’arrêt de la cour d’appel de Douai. Un arrêt qu’il présente d’ailleurs sur son blog comme un "exploit puisqu’[il] condamne d’un coup Voltaire et Benoît XVI, pour une fois d’accord." "Monsieur de La Palisse, l’homme de l’évidence, est interpellé : l’homosexualité permettrait à l’Humanité de perdurer", ironise même le député homophobe qui tonne qu’ "une dérive judiciaire ne saurait restreindre le débat citoyen sur le mariage homosexuel et l’adoption homoparentale" avant de prétendre que "des millions de personnes [sic] partagent et soutiennent la démarche intellectuelle de Christian Vanneste : soit le droit n’a pas été dit, soit la loi doit être modifiée de toute urgence."
Du côté des parties civiles, on se félicite évidemment du jugement mais on voit plus loin. Le SNEG rappelle ainsi "son attachement à la liberté d’expression dont les conditions d’exercice et les limites sont de nouveau clairement définies." Pour SOS Homophobie, il est important que ce jugement sanctionne "des propos homophobes qui doivent être combattus parce qu’ils inspirent et légitiment les agressions verbales et physiques à l’encontre des personnes homosexuelles." Enfin, pour Act Up, la confirmation de cette condamnation montre bien que les "injures homophobes n’ont rien à voir avec la liberté d’expression", mais l’association constate qu’en l’absence de sanctions de la part de l’UMP, Christian Vanneste se sent conforté dans son droit d’insulter les homosexuels. Il ne s’en prive d’ailleurs pas comme le confirment les propos tenus récemment dans le magazine gay "Nordik" ou ceux repris dans le documentaire "Je suis homo et alors ?" de Ted Anspach (3).
Aujourd’hui, plusieurs associations exigent que l’UMP prenne des sanctions contre Christian Vanneste. Comme le fait remarquer Act Up : "Il est temps que Nicolas Sarkozy choisisse son camp : celui de l’homophobie, ou celui du respect et de l’égalité."
(1) Il est candidat du CNI, parti associé à l’UMP, pour les législatives dans le Nord.
(2) "L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité", "Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel. Ce serait dangereux pour l’humanité", "Pour moi, leur comportement est un comportement sectaire".
(3) Ce documentaire a été diffusé sur Arte, le 13 février.
Mis en ligne le 26/01/07