Sarkozy opposé au mariage et à l'adoption pour les homosexuels
Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, se déclare "opposé au mariage homosexuel et à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels", dans une interview au Figaro magazine daté du 2 septembre.E-llico.com / Actus
Sarkozy opposé au mariage et à l'adoption pour les homosexuels
Mis en ligne le 05/09/2006
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Le mariage homosexuel, "j'y ai beaucoup réfléchi et j'y suis opposé, tout comme à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels", affirme le très probable futur candidat à l'élection présidentielle de 2007 dans les colonnes du Figaro alors que viennent de s'ouvrir les journées de l'Université d'été des jeunes UMP.
"En revanche, je suis profondément hostile à toute forme de discrimination. Les homosexuels ne doivent pas en subir. C'est pourquoi je suis partisan de l'égalité sur le plan financier. Il faut donc créer un système qui, sur le plan fiscal, patrimonial et successoral, garantisse l'égalité entre un couple hétérosexuel et un couple homosexuel", affirme-t-il.
Le patron de l'UMP tente de ménager la chèvre et le chou en déclarant : "aujourd'hui, il est nécessaire d'aller plus loin que le simple PaCS". Il réaffirme toutefois une option idéologique essentielle pour la droite en disant : "Mais le modèle qui est le nôtre doit rester celui d'une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d'un père et d'une mère".
Sarkozy lève donc efin le voile sur sa position quant à l'une des grandes questions qui vont traverser la campagne présidentielle de 2007. Il le fait alors que tous les prétendants socialistes à l'investiture ont déclaré leur soutien au mariage pour les couples de même sexe.
Son opposition résolue à cette mesure confirme un clivage net entre droite et gauche sur la question de l'égalité des droits entres hétéros et homosexuels. Elle a le mérite de la franchise, même si le probable candidat de l'UMP prendra sans doute soin de l'enrober de nuances en proposant - peut-être - un (improbable) statut intermédiaire entre l'actuel PaCS et le mariage qui s'apparenterait à un partenariat civil à la française.
Nicolas Sarkozy n'avait pas et n'aura pas la partie facile avec ce dossier. Affublé d'une majorité parlementaire totalement opposée à la légalisation du mariage homosexuel, il lui était politiquement impossible de s'y déclarer favorable sans jeter la pagaille au sein de son parti et de la droite toute entière. Dans le même temps, il sait sans doute qu'il prend le risque de décevoir la communauté gay et lesbienne très attachée à cette revendication - y compris à droite - et d'apparaître prisonnier de son camp en adoptant une position conservatrice, lui qui a souvent cherché à apparaître ouvert et libéral sur les questions de société.
Le calendrier révèle l'inconfort du choix du leader de l'UMP. Une rencontre prévue avec l'Inter LGBT avant la Marche des fiertés a été annulée dans le plus grand cafouillage. On comprend mieux aujourd'hui pourquoi il a soigneusement évité de révéler alors son choix sous les feux de la Gay Pride en juin dernier. Alors que le Parti Socialiste avait décidé de porter fier cette mesure de son projet lors la Marche 2006, se déclarer frontalement contre aurait été catastrophique en terme d'image pour Sarkozy. Il le fait à un moment où la campagne présidenteille n'est pas encore réellement ouverte et où ses adversaires socialistes se chamaillent dur sur le choix du candidat, donnant parfois l'impression d'oubier leur programme. Il le fait aussi suffisamment tôt pour que cette annonce soit assimilée par l'opinion avant les mois cruciaux qui s'ouvrent et permette éventuellement quelques adaptions ou inflexions sur le sujet, en particulier sous la pression vraisemblable de ses amis de Gay Lib. Peut-être même sera-t-il question pur le président de l'UMP de préciser ses vues lors de l'Université d'été des jeunes UMP qui se déroule ce week-end et à laquelle Gay Lib est présente...
Mis en ligne le 01/09/06